Retour d’expérience

Écrit par dans Préparatifs

Sans vouloir donner de leçon, après un an à nous balader avec notre bon vieux Krysfil, voici ce qu’il en ressort.

Je vous conseille également le très bon article de Christophe de VITAVI ( blog :au fil des flots, les Barths autour de l’Atlantique) en matière de retour d’expérience.

Quant à nous : voici quelques points critiques à contrôler sur les Jeanneau des années 80 et moins. Ceci est un résumé des emmerdes rencontrées par nous-même et les autres bateaux-copains rencontrés lors de ce voyage.

Problèmes techniques divers :

Tube de jaumière désolidarisé de la coque : il avait tendance à glisser et venir appuyer sur le haut du safran provoquant une usure de ce dernier. Réparation faite à flot à Carthagène en enlevant l’ancienne strat autour du tube et en la reprenant au polyester. 6 mois plus tard : ok.

Safran qui s’ouvre en deux (Sunmagic 44 des copains) : présence de flotte entre les plis de contreplaqué, infiltration sur le bord d’attaque du safran derrière l’aileron de support. Réparation effectuée à Saint Martin.

Faire contrôler son gréement (cadène comprise) par une personne compétente (une cadène cassée sur un Gin Fizz en Guadeloupe a provoqué son démâtage), une cadène d’étai, sur un autre bateau, a cassée en transat au pied de l’enrouleur.

Pas mal de problème de pilot-auto : gros orage, la carte de commande d’un raymarine ST 7000 a cramé.

Objet flottant : la pale immergée du régulateur d’allure est arrachée, le problème est que le pilote-auto était monté sur le régulateur d’allure et non sur le safran principal.

Pilot à courroie : pas suffisamment de courroie de rechange.

Problème sur les pièces de jonction des tubes de l’enrouleur. Les vis prennent du jeu et les tubes s’écartent, provoquant une sortie de la gorge pour la ralingue du génois, d’où problème pour l’affaler et pour réparer.

Problème similaire avec les vis qui se desserrent et du coup dépassent du profil en aluminium empêchant la partie tournante supérieure de l’enrouleur de descendre lors de l’affalage.

Moteur

Prévoir des durites de rechange pour le moteur.

Embarquer quelques bidons de 25 litres pour pouvoir faire du gazole en dehors des marinas.

Prévoir des filtres et pièces de rechange, pompe eau de mer, joints, relais électrique, fusibles.

Ne pas oublier l’équivalent pour le moteur de l’annexe.

Gréement

Prévoir du fil et des aiguilles de différents diamètres pour réparer au fur et à mesure l’usure des voiles et autres tauds.

Gros problème en fin de voyage concernant le fil utilisé par les voileries. Les UV ont bouffé tous les fils des derniers travaux que j’avais fait faire par la voilerie (lazy bag, bande UV du génois) avant de partir. Les travaux plus anciens effectués pas d’autres voileries, eux ont bien tenu. La qualité du fil est donc primordiale mais comment s’en assurer ??

Quelques cordages de rechange type drisse. Pour notre part, celui qui s’est le plus usé est le bout de manœuvre de l’enrouleur et le portage de la drisse de grand voile que je raccourci régulièrement.

Confort

Capote, Bimini dès le départ…

Filets pour confectionner de petits hamacs pour conserver les fruits et légumes en dehors du frigo sans les mettre dans les coffres.

Embarquer un petit chariot à roulette pliant pour les courses lourdes (lait, eau, gazole, batteries, etc…)

Moustiquaires à chaque ouverture. Nous avons opté pour le velcro fixé autour des hublots (autocollant ou agrafé) que nous garnissons de tulle (style voile de mariée) qui a l’avantage de s’accrocher de lui-même au velcro. En prévoir une bonne quantité car il s’abîme assez vite. Nous avons vu d’autre solution sur différents bateaux, dont un système assez astucieux qui consistait en un anneau de cordage plombé assez large sur lequel était cousu de la moustiquaire. Il était ensuite placé par l’extérieur au dessus des panneaux.

Coussin de carré : pour s’asseoir nous avons embarqué deux gros poufs remplis de micro-billes (marque BIGBAO pour ne pas faire de pub) qui se sont révélés indispensables et jalousés par les autres bateaux, nous avons regretté de ne pas en avoir pris d’avantage.

Optimiser les rangements du bateau, on a jamais assez de place. Le fait de supprimer les deux bannettes latérales du carré et d’y faire des équipés pour y ranger les affaires des enfants a été super apprécié.

Eau douce, nous avions rajouté un troisième réservoir souple de façon à avoir 450 litres de capacité d’eau soit 3 semaines d’autonomie. Le maximum étant fait à l’eau de mer.

Par ailleurs, nous consommons en moyenne en eau de boisson 1 litre par jour et par personne (un peu plus s’il fait chaud). Nous sommes partis avec des bouteilles d’eau de 5 litres que nous avons remplies au fur et à mesure dans les marinas. Au final, nous n’avons acheter de l’eau en bouteille qu’au départ et occasionnellement pour remplacer quelques bouteilles.

Pêche

Nous avons pas mal pêché tout au long du trajet. Au début les bas de ligne étaient en nylon mais après Gibraltar il a fallu passer à l’acier. Les leurres qui finalement fonctionnent pas mal sont les poulpes de 15 cm environ, je les monte avec un gros hameçon simple de la taille du pouce. Ensuite quelques perles en plastique pour que l’hameçon soit à la fin des tentacules, un plomb de 30 grammes (de la taille de la tête du poulpe), le fameux poulpe de 15 cm et je referme mon bas de ligne en acier à 50 cm. Un gros émerillon à ouverture, 100 mètres de fil nylon de 1mm de diamètre et le tout sur un gros moulinet pour la traîne.

Les poulpes se font souvent déchirer par les poissons, mais c’est facile à remplacer et pas cher, on peut même les faire soit-même avec les moyens du bord.

Avoir à bord également une bonne gaffe avec un crochet en inox bien costaud. J’en avait fabriqué une avant de partir avec un manche de bêche et du rond d’inox de 8mm, tout le monde rigolait en voyant le monstre, mais il s’est avéré parfait à l’utilisation.

Le Gaz

Vaste sujet de galère et de temps perdu. J’avais embarqué une bouteille de 11kg en fibre type Viséo et deux petites bouteilles camping gaz bleue.

La viséo a tenu 2,5 mois, nous avons pu la remplir à Madeire et Mindelo (cap vert), mais pas aux Antilles françaises !

Les Camping gaz, nous avons pu les remplir au Cap vert, aux Antilles françaises, aux Bahamas.

Aux États Unis, nous avons fini par acheter une bouteille américaine dont les 40 dollars us de caution seront sûrement perdus. Mais avec un petit bricolage de tuyau, nous arrivons tant bien que mal à recharger notre Viséo et finissons la bouteille américaine en la branchant à la gazinière. Donc au final, nous avons 3 jeux de détendeurs avec leur flexibles que nous échangeons en fonction des bouteilles. Par contre, j’ai été étonné mais notre gazinière ENO fonctionne très bien au propane comme au butane.

CNED

Grosse galère, bien réfléchir et s’en occuper à l’avance, personnellement pour le primaire on peut s’en passer et travailler sur d’autres supports. Voir article dans le blog…

Cuisine

J’ai pris 2 casseroles, une grande (style sauteuse 20cm de haut, très bien pour faire le pain) et une petite (15 cm de haut), les 2 pouvant tenir sur la gazinière côte à côte. Une petite poêle et un autocuiseur. Ça me suffit largement.

A noté que pour le pain, nous avions commencé par la cuisson au four, mais finalement, nous avons opter par la cuisson dans la sauteuse, bien plus pratique et économique en gaz mais surtout le pain y est plus moelleux.

Pour les ustensiles, avoir des bons couteaux grands et petits (bien aiguisés pour les poissons). Et puis, comme la base des salades de légumes sera le chou et les carottes, un petit mixer à main peut être très utile (j’ai pris chez Tuperware le mixer à ficelle, je ne connais plus son nom il existe en 2 tailles, prendre le grand, c’est un peu cher mais c’est super).

Loisirs

Liseuses, super important, une par personne (notre dernière n’en a pas mais le regrette un peu). Ne pas acheter celle d’Amazon car elle n’accepte que les formats d’Amazon. Nous avons celles de la Fnac et celles de Cultura (elles acceptent les formats EPUB et PDF).

Navigation

Naviguer un maximum avec le bateau avant de partir afin de l’avoir bien en main et d’être confiant par tous les temps.

Beaucoup des personnes rencontrées cette année, avaient passé beaucoup de temps au chantier à préparer leur bateau et avaient sous-estimé cet aspect et l’ont regretté. C’est un super test pour les enfants et les parents.

Concernant les cartes, nous avons naviguer sur GPS Garmin avec cartographie intégrée qui s’est révélée pas mal du tout. On peut craquer les cartes qui sont fournies sur carte SD et se les échanger entre bateaux. En cartes papiers, nous avons uniquement la carte de la route du rhum pour l’atlantique et la carte des îles du Cap Vert (que l’on peut vous donner) car en partant je n’avais pas l’électronique.

Concernant les guides, nous avons récupéré pas mal de PDF des guides Patuelli qui date de plus de 10 ans. Mais sur le net en trouve pas mal de chose et il est bon de prendre du temps à préparer son itinéraire à la maison et de télécharger les documents à l’avance car les connexions WIFI sont parfois pas terribles.

Communication

Nous avons garder notre forfait FREE pour le portable car ils offrent pas mal de possibilité à l’étranger. Pour 20 euros par mois (ou 16 euros si on a la Free box), nous avons les communications illimitées et 3G0 de data en France et pendant 35 jours dans pas mal de pays (Espagne-Canaries, Gibraltar, Portugal-Madère , Antilles françaises, USA), ces 35 jours étant par pays et remis à zéro au premier janvier. De plus, le réseau est plutôt bon dans les îles de l’atlantique.

Fausse bonne idée

-Le krysfil équipé d’un était volant avec trinquette sur mousqueton . Avant de partir j’avais fait poser une bande de ris sur cette trinquette de façon à avoir une voile intermédiaire entre la trinquette et le tourmentin. A l’usage il s’avère que la bande de ris est catastrophique, ça fait une grosse poche, le point d’écoute n’est pas positionné correctement, bref, ça ne va pas. S’il y a une modification à apporter, ce serait de monter un deuxième enrouleur sur l’arrière du génois avec les inconvénients que cela engendre pour les virements de bord. Pendant 5 ans en croisière ponctuelle, cela me convenait parfaitement, mais en voyage ce deuxième enrouleur serait le bienvenu.

-Bâche de récupération pour l’eau douce : j’avais embarqué avec nous un taud en PVC et 20 mètres de tuyau afin de récupérer l’eau de pluie lors de grosses averses tropicales. A l’usage, c’est bidon car lors des grains il y avait tant de vent que la bâche ne tenait pas.

-Inmarsat ; ne pas prendre la carte standard mais celle qui fait du data, pour quelques euros de plus, avoir la possibilité de recevoir sa météo est pas mal en traversée bien qu’un routage par une personne à terre est également une super solution (mais tout le monde n’a pas un super copain Fanch pour jouer au virtual régata).

Pharmacie

Notre pharmacie est assez complète, on peut communiquer la liste, nous n’avons rien inventé juste pomper celle préconisée par les médecins de Toulouse, prévoir la place.

Astuce, acheter du Stugeron en gouttes en passant en Espagne, c’est un très bon médicament contre le mal de mer, il est en vente libre (entre 3 et 6 Euros).